#K-SCIENCE 2 : LA PROPRIOCEPTION
De manière transversale, l’analyse de la motricité spécifique de la plupart des APS laisse apparaître l’omniprésence de régulations proprioceptives dans la réalisation du geste juste.
Cela participe à l’intelligence posturale, c’est-à-dire l’adoption spontanée de positions qui permettent d’être plus efficace à moindre coût. Ainsi, si l’on se place bien, lorsque le bassin fixé autorise la meilleure transmission possible des forces entre le bas et le haut du corps, le mouvement paraît fluide et efficient.
La réalité de la pratique nous confirme que bien souvent, l’individu doit s’efforcer de créer de la stabilité sur de l’instabilité. Par exemple, pour maintenir son bassin placé pendant la course, l’athlète doit conserver un gainage isométrique (fixation) grâce à des intensités de contractions musculaires anisotoniques, c’est-à-dire changeantes en fonction des foulées et des contraintes engendrées.
Globalement, on abreuve notre corps d’informations sur la position et les déplacements des segments lors du mouvement. On parle de kinesthésie pour désigner cette sorte de 6ème sens. Mais de quoi s’agit-il concrètement ?
QUELS SYSTÈMES POUR LE MAINTIEN DE L’ÉQUILIBRE ?
Les récepteurs proprioceptifs
Ces capteurs perçoivent des stimulations issues des tissus ou des organes directement concernés par les mouvements et les positions du système musculo-squelettique. En outre, ils recueillent, transmettent et traitent les informations relatives aux mouvements des diverses parties du corps. On distingue, les récepteurs cutanés, musculaires, musculo-articulaires et enfin ceux situés au niveau du périoste et du tissu conjonctif osseux. La proprioception représente donc un système complexe, sensible et subtil qui s’enrichit au fil des expériences pour apporter des réponses fines aux exigences de la motricité.
La vision
Celle-ci apporte des informations sur les déplacements de la tête et du corps par rapport à l’environnement. Conscientes ou inconscientes, ces informations déclenchent, par ailleurs, des réactions posturales destinées à gérer les positions d’équilibre en référence à des repères verticaux. Certains auteurs envisagent la vision comme une propriété kinesthésique puisqu’elle renseigne sur les propres mouvements de l’individu par le biais de leurs conséquences visuelles. Ces interactions entre le visuel et le kinesthésique sont largement exploitées par les éducateurs lors de l’apprentissage et le contrôle du mouvement.
Le système vestibulaire
Ce système s’avère sensible aux accélérations linéaires et angulaires. Pour autant, son seuil d’activation est élevé et les réponses adaptatives manquent de finesse. En d’autres termes, il faut un mouvement ample et brusque au niveau de la tête pour mettre ce système en action. Par exemple, on pense au patineur débutant qui cherche à rester debout coûte que coûte grâce à des positions peu académiques.
Ainsi, l’ensemble de ces systèmes permet de maintenir notre équilibre dans des situations de motricité plus ou moins complexes. Le contrôle de l’équilibre présente donc un aspect multi sensoriel hiérarchisé. Il existe, en effet pour chacun d’eux, une échelle de sensibilité différente.
En fonction des besoins, les réponses des différents systèmes sont soit additionnées, soit sélectionnées en fonction du contexte. Elles peuvent également se réorganiser en cas de conflit d’informations.
Des travaux mettent en évidence la prépondérance des informations visuelles, particulièrement chez le jeune enfant. Ainsi lorsque la proprioception et la vision fournissent des informations contradictoires, la proprioception cède.